Comment l'anticoagulothérapie peut-elle sauver une vie?

Définition de l'anticoagulothérapie 

Certaines maladies ou états favorisent l’apparition de caillots sanguins pouvant bloquer les artères, les veines ou le cœur. Un traitement anticoagulant (l’anticoagulothérapie) pour éclaircir le sang s’avère alors nécessaire. La warfarine (Coumadin^MD) est le médicament pris par la bouche le plus utilisé pour éviter la formation de ces caillots.

Les caillots sanguins peuvent empêcher le sang et l’oxygène d’atteindre les organes vitaux et les tissus. Ils peuvent aussi se détacher et être transportés par la circulation sanguine. S’ils se logent dans les vaisseaux du cœur ou du cerveau, ils peuvent causer une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC). La prise d’anticoagulants permet de rendre le sang plus clair et de prévenir la formation de caillots.

Les situations nécessitant une anticoagulothérapie

• Embolie pulmonaire

Accident survenant lorsqu’un fragment de caillot logé dans une veine se déplace et atteint les vaisseaux sanguins pulmonaires. S’il empêche l’apport sanguin aux poumons, l’embolie peut être fatale.

• Thrombose veineuse des membres inférieurs

Généralement causée par la formation d’un caillot dans une veine des jambes, elle provoque douleur, enflure, rougeur et chaleur.

• Fibrillation auriculaire

Type d’arythmie cardiaque survenant lorsque la fréquence des battements du cœur est irrégulière (battements plus rapides ou plus lents). C’est l’une des principales causes d’AVC.

• Présence d’une valve cardiaque mécanique

Les valves cardiaques artificielles, qui contiennent des matières étrangères à l’organisme, peuvent être à la source de la formation de caillots qui limitent la quantité de sang circulant entre les cavités du cœur. Si le caillot se détache, il peut bloquer une artère et causer un AVC.

• Infarctus du myocarde

Crise cardiaque survenant habituellement lorsqu’un caillot sanguin bloque une artère coronaire qui apporte le sang et l’oxygène au cœur.

Mesurer son état de coagulabilité : Le rapport international normalisé

Les personnes traitées doivent faire analyser leur sang régulièrement afin d’en mesurer l’état de coagulabilité. Cette mesure standardisée permet d’obtenir le RIN (Rapport international normalisé).

Selon la maladie du patient, le RIN doit se situer idéalement entre 2 et 3 ou entre 2,5 et 3,5. Plus le RNI est élevé, plus le sang est anticoagulé, donc plus clair. Au contraire, un RIN plus bas signifie que le sang est moins anticoagulé, donc plus épais.

Complications liées à l’anticoagulothérapie

Bien que les complications soient rares, les anticoagulants peuvent entraîner des effets indésirables, comme :

• Des saignements de nez ou de gencives,
• Du sang dans l’urine ou dans les selles,
• Des menstruations plus abondantes,
• Des ecchymoses (bleus) spontanées.

Des changements dans la couleur de la peau et des orteils ainsi que des démangeaisons intenses doivent être signalés rapidement.

Mises en garde

La vitamine K, présente dans plusieurs légumes verts, peut diminuer l’action de l’anticoagulant et modifier le RIN. N’éliminez pas ces aliments de votre alimentation, mais consommez-les quotidiennement en portions régulières et évitez les variations de quantité.

Limitez également la consommation d’alcool. Le jus de canneberge, en grande quantité, peut augmenter votre RIN, c’est-à-dire le risque de saignement. Il est donc recommandé de ne pas en consommer. Enfin, certains médicaments, produits naturels et vitamines peuvent interagir avec la warfarine. Informez-vous auprès de votre pharmacien.

Si vous devez subir une extraction dentaire ou une chirurgie pouvant provoquer un saignement, parlez à votre médecin ou à votre pharmacien de la marche à suivre. De plus, la warfarine est contre-indiquée pour les femmes enceintes. Elle est associée à des cas de malformations et d’hémorragie fatale pour le fœtus. Il existe d’autres solutions sécuritaires pour ces patientes.

Services en pharmacie

Nos pharmaciens affiliés proposent deux services pour s’assurer que l’anticoagulant pris par le patient est adéquat :

• Prise de sang pour le suivi en anticoagulothérapie;
• Ajustement des doses.  

Pour aller plus loin

• Protocoles medicaux et nationaux
• Ordre des pharmaciens