Symptômes, causes et traitement de la polyarthrite rhumatoïde
Des personnes de tous âges peuvent souffrir de polyarthrite rhumatoïde, une forme d’arthrite. Poursuivez votre lecture pour en apprendre plus sur ses causes, ses symptômes et son traitement.Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde?
Le mot arthrite est un terme général qui fait référence à de la douleur ou à une maladie qui touche les articulations. Il existe plus d’une centaine de maladies arthritiques et la polyarthrite rhumatoïde (PAR) est l’une d’entre elles.
La PAR est une maladie causant une inflammation chronique de la membrane qui entoure l’articulation. Toutes les articulations du corps peuvent être touchées, mais au début de la maladie, on observe plus fréquemment une atteinte aux mains, aux poignets, aux coudes, aux pieds, aux chevilles, aux genoux et aux épaules.
L’atteinte des articulations est souvent symétrique, par exemple, les deux genoux ou les deux poignets. Plusieurs articulations peuvent être touchées au même moment. À long terme, l’inflammation chronique peut entraîner la destruction des articulations et leur déformation. Ces dommages sont permanents.
Bien qu’elle soit moins fréquente que l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde est l’une des formes d’arthrite les plus courantes : on estime qu’au Canada, 1 adulte sur 100 en est atteint.
Quelles sont les causes de la polyarthrite rhumatoïde?
La PAR est une maladie auto-immune, ce qui signifie que le système immunitaire identifie par erreur certaines cellules du corps (dans ce cas-ci, la membrane des articulations appelée synovie) comme des envahisseurs étrangers. Il en résulte la libération de médiateurs chimiques qui attaquent ces cellules, entraînant inflammation et douleur.
Sans traitement, la PAR peut évoluer jusqu’à attaquer d’autres organes, comme les poumons et le cœur.
La cause précise de la polyarthrite rhumatoïde n’est pas encore totalement comprise. Les recherches actuelles suggèrent que certains gènes peuvent être activés par des facteurs externes, tels qu’une infection virale, le stress, le tabagisme ou des facteurs environnementaux. Les personnes dont l’un des parents est atteint de PAR ont un risque accru de développer la maladie. Par ailleurs, de nouvelles recherches suggèrent qu’un déséquilibre du microbiote intestinal pourrait contribuer à l’apparition de la maladie.
Qui peut souffrir de polyarthrite rhumatoïde?
Les données épidémiologiques indiquent une disparité entre les sexes. En effet, deux à trois fois plus de femmes que d’hommes souffrent de PAR.
Généralement, la maladie apparaît entre l’âge de 30 et de 60 ans, mais elle peut toucher des personnes de tous âges. On parle de PAR à début précoce lorsque les premiers symptômes apparaissent avant l’âge de 40 ans et de PAR à début tardif lorsque les symptômes se développent après l’âge de 60 ans.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
Les symptômes et l’évolution de la maladie varient beaucoup d’une personne à l’autre. On ressent généralement de la douleur et de la raideur au site atteint. Une enflure peut également être présente. Souvent, la raideur est ressentie durant au moins une heure au réveil et les symptômes sont pires après une période de repos. À l’inverse, les symptômes diminueront en intensité lors de mouvements.
Les symptômes ne sont pas seulement localisés aux articulations atteintes. Les gens atteints de polyarthrite rhumatoïde ressentent souvent une fatigue généralisée, qui est parfois très invalidante. Elles peuvent également faire de la fièvre ou encore présenter une perte d’appétit.
Environ 20 % des personnes atteintes de PAR développent des nodules rhumatoïdes. Il s’agit de bosses fermes, généralement indolores, situées sous la peau au niveau des articulations exposées aux traumatismes, le plus souvent les doigts et les coudes. Les fumeurs et les personnes atteintes de PAR sévère sont plus susceptibles de développer de tels nodules, qui peuvent également être associés à un traitement au méthotrexate.
Comment pose-t-on un diagnostic de polyarthrite rhumatoïde?
Un rhumatologue, médecin spécialiste des maladies touchant les articulations, est souvent appelé à confirmer le diagnostic et à établir le traitement.
Le diagnostic est basé sur un examen physique et un questionnaire médical détaillé, des analyses sanguines pour identifier des marqueurs d’inflammation ou des examens d’imagerie.
Quel est le traitement de la polyarthrite rhumatoïde ?
Même s’il n’existe pas de traitement pour guérir la PAR, il est possible de soulager la douleur, de réduire l’inflammation, d’améliorer la mobilité des articulations et de freiner l’évolution de la maladie. Le traitement vise à atteindre une rémission, c’est-à-dire une période entre deux crises où la personne atteinte peut fonctionner le plus normalement possible et ne ressent presque plus aucun symptôme de la maladie.
Il est important de commencer le traitement le plus rapidement possible suivant le diagnostic, afin d’éviter que la maladie ne cause des dommages irréversibles.
Habitudes de vie
L’adoption de saines habitudes de vie fait partie intégrante du traitement.
- Atteindre ou maintenir un poids santé.
- Faire de l’activité physique régulièrement renforce les muscles entourant l’articulation affaiblie et aide à maîtriser la douleur. Il est parfois difficile de se convaincre de bouger lorsqu’on a mal, mais les bienfaits ressentis vous motiveront sans doute à continuer. Évitez toutefois de surmener vos articulations. Un professionnel (ergothérapeute, physiothérapeute ou kinésiologue) peut vous aider à établir un programme d’activités adapté à vos capacités.
- Avoir une alimentation saine et équilibrée apporte à l’organisme les nutriments nécessaires à son bon fonctionnement. De plus, en association avec l’activité physique, cela aide à atteindre et à maintenir un poids santé.
Application de chaleur ou de froid
Des compresses chaudes ou froides appliquées sur l’articulation douloureuse peuvent aider à diminuer la douleur, l’enflure et la raideur articulaire. La chaleur est utile pour réduire la raideur matinale et peut être utilisée régulièrement. Vous pouvez par exemple prendre un bain ou une douche chaude ou utiliser un coussin chauffant.
Le froid, par exemple sous forme de compresses froides, est utile pour soulager de l’inflammation ou une douleur aiguë qui survient pendant une crise ou après un effort.
N’appliquez jamais une compresse froide ou chaude directement sur la peau pour éviter une engelure ou une brûlure
Médicaments
Dans le but d’atteindre une rémission le plus rapidement possible, on entreprend un traitement associant plusieurs médicaments dès le diagnostic de PAR.
Pour diminuer la douleur et l’inflammation des articulations, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (couramment appelés AINS) peuvent être utilisés. Ces traitements sont pris au besoin seulement, car ils ne préviennent pas l’évolution de la maladie.
On a souvent recours à des corticostéroïdes (communément appelés « cortisone ») en début de traitement pour réduire l’inflammation en attendant que le traitement de fond fasse son effet. Ils peuvent être injectés directement dans l’articulation ou pris par la bouche. On les utilise aussi pendant une poussée (crise) de polyarthrite rhumatoïde. Les corticostéroïdes sont généralement utilisés pendant de courtes périodes en raison de leurs effets indésirables potentiels à long terme.
Pour ralentir l’évolution de la maladie, on utilise dès le début du traitement des médicaments qui empêchent le système immunitaire d’attaquer les articulations, les agents antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM). Pris tôt dans la maladie, ces médicaments peuvent maîtriser la PAR avant que des dommages ne surviennent. Ils peuvent également soulager l’inflammation et la douleur associée à la PAR. Plusieurs médicaments peuvent être nécessaires pour maîtriser la maladie. Il faut faire preuve de patience, car quelques semaines voire quelques mois peuvent être nécessaires avant de ressentir leur plein effet.
Le traitement de la PAR nécessite habituellement une surveillance étroite. En effet, certains médicaments peuvent diminuer la production de globules blancs ou de plaquettes, d’autres peuvent affecter le fonctionnement du foie ou des reins. Il est donc primordial de suivre à la lettre les recommandations de votre médecin et de votre pharmacien, d’aller à vos rendez-vous médicaux et de faire tous les examens recommandés.
Une autre classe de médicaments fait maintenant partie du traitement de la polyarthrite rhumatoïde : les agents biologiques. Ce sont des médicaments injectables qui modifient les réactions biologiques responsables de l’inflammation. Ils permettent donc de diminuer l’inflammation pour prévenir l’apparition de dommages causés par une inflammation prolongée. En raison de leur coût élevé, on les prescrit généralement lorsque les médicaments usuels ne parviennent pas à maîtriser la maladie. Ces médicaments nécessitent également une surveillance étroite en raison de leurs effets indésirables potentiels.
Même lorsque la maladie est maîtrisée, il est nécessaire de continuer à prendre vos médicaments tels que prescrits afin de prévenir l’apparition de poussées (crises). La PAR ne peut pas être guérie. N’arrêtez jamais de prendre vos médicaments sans en parler d’abord à votre pharmacien ou à votre médecin.
Chirurgie
Si la maladie est invalidante et que les articulations ont subi une importante déformation, une chirurgie peut être envisagée. Il s’agit toutefois d’une solution de dernier recours.
Que penser des remèdes « miracles » ?
De nombreuses entreprises vantent les mérites de remèdes « miracles », comme des bracelets, des diètes ou des produits de santé naturels qui, selon elles, peuvent soulager ou guérir les douleurs liées aux maladies articulaires. Ces affirmations sont rarement appuyées par des études rigoureuses. La meilleure façon de maîtriser la polyarthrite rhumatoïde est de suivre le traitement prescrit et d’adopter un mode de vie sain.
Vous avez entendu parler d’un nouveau traitement entièrement naturel sur les médias sociaux ? Demandez l’avis professionnel de votre pharmacien. Il pourra vous dire si ce traitement est appuyé par la science et s’il vaut la peine d’être essayé, ou s’il s’agit simplement d’une mode à éviter.
Votre pharmacien est là pour vous aider à mieux maîtriser la PAR!
Profitez de l’expertise de votre pharmacien et des autres membres de votre équipe soignante. Ils s’assureront que votre traitement est efficace et bien toléré. Ils peuvent également vous aider à vous adapter à votre maladie et à atteindre vos objectifs afin de préserver votre qualité de vie et votre autonomie. De plus, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide auprès de votre famille, de vos amis ou d’autres personnes qui souffrent, elles aussi, de PAR.
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