La maladie d'Alzheimer
La perte de mémoire qu’on lie souvent au vieillissement est différente de celle causée par la maladie d’Alzheimer, une maladie neurologique dégénérative qui affecte aussi les émotions, le comportement et la capacité de penser et de communiquer.De quoi s’agit-il?
La maladie d'Alzheimer est une maladie neurologique dégénérative où des modifications ont lieu dans certaines cellules du cerveau. Cela se traduit par la détérioration progressive et irréversible de diverses fonctions du cerveau, comme la mémoire, les émotions, le comportement et la capacité de penser et de communiquer. C'est la principale cause de démence au Canada, et on estime que plus de 500 000 Canadiens sont atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie neurologique apparentée.
Quelles sont les causes de cette maladie?
Les causes exactes de la maladie d'Alzheimer sont encore inconnues. Par contre, on sait qu’elle apparaît généralement chez des personnes qui présentent une combinaison de facteurs de risque, qu’ils soient modifiables ou non.
Facteurs de risque modifiables
Les principaux facteurs de risque modifiables incluent l'hypertension artérielle, le diabète, la dyslipidémie, le tabagisme, l'obésité, la dépression, l’inactivité cognitive et l'inactivité physique.
Facteurs de risque non modifiables
Les antécédents familiaux, le vieillissement et le fait de souffrir de certaines maladies (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, maladie rénale chronique, VIH, syndrome de Down, etc.) sont des facteurs de risque non modifiables de la maladie d’Alzheimer. Un antécédent de blessures importantes ou répétitives à la tête représente un autre facteur de risque de la maladie.
Pour bien comprendre l’impact des antécédents familiaux, il faut distinguer les deux formes de la maladie :
- La forme familiale touche environ 5 % des personnes atteintes. Ces personnes présentent une mutation génétique spécifique qui se transmet de génération en génération. Si l'un des deux parents a la forme familiale de la maladie, chacun de leurs enfants aura une probabilité de 50 % d'en être atteint.
- La forme sporadique de la maladie d'Alzheimer est de loin la plus fréquente. Elle n'est pas héréditaire, c’est-à-dire qu’elle n'est pas liée à la présence de mutations génétiques spécifiques. Cependant, une personne avec des antécédents familiaux multiples de cette forme d’Alzheimer aura tout de même plus de risques d’en être atteinte qu’une personne sans antécédent.
Comment prévenir ou freiner le développement la maladie?
Parmi les facteurs qui augmentent le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer, un grand nombre peut être évité en adoptant un mode de vie sain.
- Ne pas fumer. Le tabagisme augmente de près de 50 % le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. Demandez de l’aide à votre pharmacien ou à votre médecin pour cesser de fumer.
- Faire de l’exercice régulièrement.
- Avoir une alimentation équilibrée.
- Atteindre ou maintenir un poids santé.
- Limiter sa consommation d’alcool.
- Maîtriser son taux de cholestérol, sa tension artérielle et, en cas de diabète, sa glycémie.
- Éviter les blessures à la tête.
- Participer à des activités stimulantes intellectuellement.
Et l’aluminium?
De nombreuses recherches ont été réalisées afin de déterminer si l’aluminium présent dans notre environnement (par exemple, dans certaines casseroles) augmente le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Les résultats ne permettent pas de conclure qu’il y aurait un lien entre les deux.
Comment la maladie est-elle diagnostiquée?
Avant de poser un diagnostic de maladie d'Alzheimer, le médecin doit éliminer toutes les autres causes de démence comme la dépression majeure, les maladies vasculaires ou neurologiques, la prise de certains médicaments ou la consommation d'alcool. Il procédera à un examen physique et neurologique complet et il pourrait recourir à des tests complémentaires, par exemple, un électroencéphalogramme (EEG).
Comment la maladie d’Alzheimer évolue-t-elle?
L’évolution de cette maladie est généralement lente et dure en moyenne de 8 à 12 ans, bien qu’elle puisse s'échelonner sur une période allant de 3 à 20 ans. Afin de mieux comprendre l’évolution de la maladie, on la divise en trois phases.
Phase initiale
Au cours de la phase initiale, la personne est encore autonome, car les symptômes sont légers. C’est principalement la mémoire à court terme qui est touchée. La personne se souvient de ce qu’elle a fait l’année dernière, mais pas de ce qu’elle a mangé la veille. Elle peut aussi éprouver des troubles de communication, comme de la difficulté à trouver le mot juste ou à suivre une conversation.
La personne est généralement consciente de son état, ce qui pourrait entraîner des changements d’humeur, comme de l’anxiété ou des symptômes dépressifs. Il est important de ne pas négliger ces émotions et d’offrir du soutien à la personne atteinte d’Alzheimer. De plus, il est souhaitable que la famille ne lui cache pas le diagnostic afin qu’elle puisse participer aux décisions concernant ses soins futurs.
Phase intermédiaire
Durant la phase intermédiaire, la détérioration des capacités mentales et physiques progresse. Les pertes de mémoire sont beaucoup plus importantes. La personne atteinte d’Alzheimer ne reconnaît plus les membres de sa famille et ses amis. Elle est de plus en plus confuse, ne sachant pas où elle se situe dans le temps et dans l’espace. Elle présente des changements de comportement et d’humeur, comme des sautes d’humeur, de l’agressivité, de l’agitation, de la méfiance, des troubles du sommeil et des comportements inadéquats. Le risque d’errance est présent. À ce stade, elle a besoin d’aide pour accomplir ses activités quotidiennes comme s’habiller, se laver et aller aux toilettes.
Phase avancée
En phase avancée de la maladie, la personne perd la mémoire à long terme. Elle a de plus en plus de difficulté à communiquer. Elle s’exprimera de façon non verbale; par exemple par le regard ou par des pleurs et des gémissements. Une perte des fonctions corporelles s’installe (difficulté à avaler, incontinence, immobilité). Elle est donc dépendante d’un aidant. Le décès survient le plus souvent à la suite de complications liées à la maladie, comme une pneumonie ou une infection de plaies causées par un alitement prolongé.
Comment traite-t-on cette maladie?
Il n'existe actuellement aucun traitement permettant de guérir la maladie d'Alzheimer. Les traitements visent à ralentir l’évolution de la maladie. Ainsi, les capacités fonctionnelles et les capacités mentales de la personne atteinte seront préservées plus longtemps, ce qui prolonge son autonomie et retarde le moment où des soins constants seront nécessaires. Sans traitement, l’état de santé se détériore plus rapidement. Il est donc préférable de commencer le traitement le plus tôt possible.
Le traitement combine de saines habitudes de vie et des médicaments.
- Les inhibiteurs de la cholinestérase sont utilisés pour traiter les symptômes légers à modérés. Il existe trois médicaments dans cette classe au Canada : ExelonMC, Reminyl ERMC et AriceptMC. Ce dernier peut également être utilisé en présence de symptômes avancés.
- Les antagonistes des récepteurs NMDA (EbixaMC) permettent de traiter les personnes qui présentent des symptômes modérés à avancés.
- D’autres médicaments peuvent être prescrits pour maîtriser différents problèmes, tels que les troubles de l’humeur, l’agitation et l’agressivité.
Comment s’adapter à la maladie d’Alzheimer?
Certaines modifications dans le mode de vie peuvent faire une différence significative pour aider les personnes atteintes d’Alzheimer à demeurer autonomes le plus longtemps possible. Voici quelques conseils qui pourront vous être utiles si vous avez la maladie ou si vous êtes un proche aidant.
- Établissez une routine : se lever, faire sa toilette, s’habiller et manger à heures fixes aide à se repérer dans le temps. L’utilisation de calendriers, d’horloges et de journaux permet également de mieux s’orienter dans le temps.
- Favorisez l’habillement avec ses propres vêtements. S’il devient trop difficile de boutonner les chemises ou de faire des boucles avec les lacets de souliers, des vêtements et chaussures munis d’attaches autoadhésives (Velcro) peuvent faciliter la tâche.
- Installez des lampes (veilleuses) pour faciliter les déplacements pendant la nuit.
- Favorisez un environnement sécuritaire.
- Verrouillez les portes afin d’éviter que la personne atteinte quitte la maison et se perde. Inscrivez-la à Sécu-RetourMD, un programme établi par MedicAlertMD en collaboration avec la Société Alzheimer du Canada afin d’améliorer la sécurité des personnes atteintes de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Pour plus d’information, visitez medicalert.ca.
Si vous êtes un proche aidant, n’oubliez pas de prendre soin de vous-même. Soutenir une personne souffrant d'Alzheimer peut être éprouvant physiquement et émotivement. Les problèmes de mémoire, de jugement perturbé ou d'errance demandent une surveillance accrue. De plus, les comportements répétitifs, les perturbations nocturnes et l'agressivité possible de la personne atteinte pourraient rapidement épuiser la famille. Il est important d’être capable de reconnaître vos limites et de demander de l’aide lorsque vous en ressentez le besoin. Essayez de déterminer avec d’autres membres de la famille ou des amis un horaire hebdomadaire où chacun pourra donner quelques heures de son temps.
Bien qu’aucun traitement ne permette encore de guérir la maladie d’Alzheimer, la recherche scientifique se poursuit et fait des avancées. N’hésitez pas à consulter votre pharmacien pour connaître les progrès en matière de traitements et pour savoir comment mieux vivre avec la maladie au quotidien.
Société Alzheimer du Canada
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