Voyager en zone tropicale
L'eau |
En voyage sous les tropiques, il est important de boire beaucoup pour éviter la déshydratation. En fait, vous devez boire suffisamment de liquides pour toujours maintenir une urine claire.
Dans les pays non industrialisés, l'eau doit toujours être considérée comme non potable, même dans les grands hôtels ou les restaurants. La vaccination protège contre certaines maladies transmises par l'eau, mais elle n'est jamais complètement efficace. Ne consommez que de l'eau embouteillée non décapsulée ou l'eau que vous traitez vous-même. Évitez la glace, car la congélation ne tue pas les microbes. Ne vous brossez pas les dents avec l'eau du robinet. N'avalez pas d'eau dans la douche.
Méthodes de purification de l'eau
Vous pouvez traiter l'eau vous-même pour la rendre potable. Dans tous les cas, si l'eau n'est pas claire et limpide, filtrez-la d'abord à travers un linge propre ou un filtre à café. Effectuez ensuite la désinfection avec l'une ou l'autre des méthodes suivantes, par ordre de préférence :
- Méthode 1 :
Faites bouillir l'eau au moins 5 minutes à gros bouillons, versez dans des contenants propres, couvrez et laissez refroidir. - Méthode 2 :
Ajoutez 5 gouttes de teinture d'iode 2% par litre d'eau (10 gouttes si l'eau est trouble), agitez vigoureusement puis laisser reposer 30 minutes.NB : Cette méthode est contre-indiquée chez les femmes enceintes ou qui allaitent et les personnes allergiques à l'iode ou souffrant d'une maladie de la glande thyroïde.
- Méthode 3 :
Ajoutez 2 gouttes d'eau de javel par litre d'eau (4 gouttes si l'eau est trouble) ; agitez vigoureusement puis laissez reposer 30 minutes. Cette technique est moins efficace que la méthode 2.
Si aucune de ces méthodes n'est possible, vous pouvez vous procurer avant le départ un verre avec filtre désinfectant. Ce verre est efficace s'il est utilisé selon les instructions du fabricant.
Le lait |
Ne consommez que du lait pasteurisé. S'il ne l'est pas, vous pouvez le traiter vous-même de la façon suivante : chauffer le lait jusqu'à ce qu'il soit bouillant, retirez-le du feu, enlevez la peau à la surface du lait et réfrigérez rapidement.
La nourriture |
Les aliments peuvent être contaminés par les insectes, l'eau ou une méthode de préparation non hygiénique ou de mauvaises conditions de conservation. Suivez les mesures suivantes pour réduire les risques de troubles digestifs ou de l'intestin :
- Lavez-vous les mains souvent, spécialement avant de toucher la nourriture.
- Prenez des repas légers.
- Évitez les aliments suivants : les légumes et fruits lavés à l'eau non purifiée; les aliments vendus sur la rue; les aliments faits avec des produits laitiers non pasteurisés (pâtisseries et crèmes incluses); les viandes, poissons et légumes insuffisamment cuits; les mollusques en général; les aliments laissés à température ambiante ou au soleil.
- Choisissez plutôt : les fruits et légumes pelés, frais pressés ou cuits; les fruits et légumes entiers, non abîmés - lavés abondamment avec de l'eau désinfectée; les aliments frais et bien cuits, servis immédiatement après la cuisson; les pâtes alimentaires, noix et céréales; le lait en boîte (UHT) ou en poudre reconstituée avec de l'eau potable; les boissons embouteillés non décapsulés.
Le poisson |
Dans les îles tropicales (comme la Floride, les Caraïbes, Hawaii et l'Australie), les poissons peuvent être contaminés par l'ingestion d'une algue qui contient une toxine nommée ciguatoxine. La toxine, qui n'a aucun goût et n'est pas détruite par la cuisson, cause une sorte d'intoxication alimentaire chez l'homme connue sous le nom de CIGUATERA.
Pour réduire le risque de CIGUATERA, évitez de manger les gros poissons carnivores à chaire blanche vivant dans les coraux ou près des récifs (incluant le barracuda, mérou [grouper], perche de mer [seabass], poisson-chirurgien, poisson-roi [king fish], serran, sériole [jack] et vivaneau [snapper]) puisqu'ils sont plus susceptibles d'être contaminés.
Symptômes
Une journée après avoir mangé le poisson contaminé, des sueurs, des frissons, des maux de coeur, des vomissements, des crampes et de la diarrhée peuvent apparaître. Quelques jours plus tard, vous pouvez ressentir de la fatigue extrême, de la faiblesse, de l'insomnie, des douleurs musculaires et articulaires, une vision brouillée ou une perte temporaire de la vue, des picotements, une inversion des sensibilités au chaud et au froid. Ces symptômes peuvent durer des semaines ou des mois. Même si aucun traitement n'est connu, cette intoxication est rarement mortelle.
Prévention
Évitez de manger les poissons prédateurs mentionnés ci-haut. Ne mangez que de petits poissons qui entrent entièrement dans votre assiette (tête et queues incluses) ou préférez des poissons pêchés en haute mer.
La baignade dans la mer |
En baignade ou en plongée, ne touchez à rien ! Faites particulièrement attention aux coraux, ils sont coupants et parfois irritants. Prenez aussi garde aux méduses (« jelly-fish ») et aux crabes.
- Sur la plage, évitez de vous asseoir directement sur le sable. Utilisez une chaise, une natte ou une serviette de plage.
- Portez aussi des chaussures de plage ou des sandales.
- Si vous avez une irritation de la peau due aux méduses ou aux coraux, aspergez la peau avec du vinaigre et frottez-la ensuite avec du sable. Si l'irritation persiste, consultez un médecin.
La baignade en eau douce |
Toute eau douce peut être contaminée par un parasite microscopique qui cause une maladie nommée schistosomiase ou bilharziose. Ce parasite peut pénétrer la peau humaine saine en une dizaine de minutes et par la suite, se retrouver dans le sang et les organes. Les symptômes de l'infection sont des démangeaisons et de l'urticaire. Pour prévenir cette infection :
- Évitez tout contact avec l'eau des étangs, rivières, cascades, lacs ou fossés.
- Ne vous fiez pas au fait que les habitants d'une région se baignent dans l'eau douce. Ils sont généralement déjà contaminés.
- Ne buvez jamais cette eau !
- En cas de contact avec de l'eau douce, essuyez-vous vigoureusement et rapidement avec un linge sec.
- Ne vous baignez que dans des piscines adéquatement entretenues ou dans la mer - si aucun égout ne vient s'y jeter à moins de 1 kilomètre.
Les insectes, scorpions et araignées |
Les insectes, surtout les moustiques, sont souvent porteurs de maladies. Il faut donc éviter de se faire piquer ou mordre par ceux-ci ! On retrouve les moustiques en régions rurales, surtout durant les saisons humides. La plupart des moustiques piquent entre le coucher et le lever du soleil, rarement durant la journée. Ils sont attirés par les vêtements foncés, la chaleur et les cosmétiques parfumés.
Les piqûres d'araignées ou de scorpions peuvent être douloureuses, mais ne représentent habituellement pas un danger réel. En cas de piqûres, prenez un antihistaminique et/ou un analgésique et appliquez des compresses froides
Si vous voyagez dans une région où abondent les moustiques, prenez les précautions suivantes :
- Couvrez-vous avec des vêtements amples et légers.
- Protégez-vous avec un produit antimoustique à base de DEET (enlevez le produit en vous lavant dès qu'il n'est plus nécessaire).
- Au besoin, installez une moustiquaire au-dessus de votre lit pour vous protéger durant la nuit.
- Ne laissez pas vos vêtements et chaussures sur le sol et secouez-les toujours avant de les enfiler.
- Si vous laissez sécher des vêtements à l'extérieur, repassez-les toujours avec un fer chaud (particulièrement au niveau des coutures) pour détruire les larves et les oeufs que des insectes auraient pu y déposer.
Les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) |
Le tourisme sexuel est dangereux ! Les risques d'infections transmises sexuellement et par le sang incluant l'infection par le virus d'immunodéficience humaine (VIH), cause du syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), sont présents lors de pratiques sexuelles. L'alcool combiné au rythme « relax » des vacances favorise les contacts personnels, ce qui ne doit pas diminuer la prudence envers les ITSS !
Certaines ITSS acquises à l'étranger sont résistantes aux antibiotiques conventionnels. Quant au SIDA, il est actuellement incurable.
Les ITSS se transmettent lors de relations sexuelles (vaginales, anales ou orales) non protégées. La meilleure prévention est d'éviter les contacts sexuels avec des partenaires occasionnels ! Le cas échéant, utilisez TOUJOURS un condom en latex ou polyuréthane lubrifié ou une digue dentaire. Achetez-les ici avant votre départ, la qualité des condoms achetés en voyage n'étant pas assurée...
Le virus du SIDA se transmet par contact avec le sperme ou les sécrétions vaginales lors de rapports sexuels non protégés avec pénétration. Il se transmet aussi par le sang, lors du partage d'aiguilles ou de matériel contaminé. Toutefois, le SIDA ne peut pas être transmis par les contacts sociaux et les activités quotidiennes.
En plus des précautions à observer pour prévenir les ITSS :
- Dans les pays non industrialisés, refusez toute injection ou transfusion à moins d'être en situation de vie ou de mort.
- Apportez un ensemble de seringues et matériel stérile d'injection (obtenez une lettre justificative de votre médecin). Si vous devez recevoir une injection, exigez qu'elle vous soit faite avec votre propre matériel ou que le matériel utilisé soit stérile.
- Ne vous faites pas percer les oreilles ou tatouer à moins d'être absolument sûr de la stérilité du matériel utilisé.
Les accidents de la route |
Dans certains pays non industrialisés, le risque d'accident de la route est beaucoup plus élevé que le risque de maladies tropicales ! La signalisation routière est souvent déficiente et peut même être déroutante! Les véhicules peuvent être en mauvais état et l'entretien des routes ainsi que les méthodes de conduite laissent parfois à désirer.
- Soyez extrêmement prudent, tant au volant que comme piéton.
- Si vous voyagez avec de jeunes enfants, emportez avec vous des sièges d'appoint sécuritaires.
- Évitez de circuler la nuit sur des routes que vous ne connaissez pas parfaitement.
La malaria |
Transmission
La malaria, ou le paludisme, est une maladie transmise par un moustique (l'Anophèle), qui ressemble à nos moustiques du Canada. Seule la femelle est porteuse du parasite causant la malaria. Elle pique entre le coucher et le lever du soleil. On retrouve l'Anophèle surtout dans les régions rurales, sous 2500 mètres d'altitude, durant les saisons chaudes et humides. On estime à 200 millions par année le nombre de personnes infectées par la malaria à travers le monde. De 1 à 2 millions en meurent annuellement.
Une seule piqûre du moustique suffit à transmettre la malaria. Elle ne se transmet pas directement d'une personne à l'autre. On peut attraper la malaria plus d'une fois. Il n'existe pas de vaccin contre la malaria.
Symptômes
La malaria cause des « crises » de fièvre élevée, frissons, sueurs intenses et malaise généralisé. Elle doit être traitée sans tarder par un médecin. Les crises peuvent commencer de 1 à 6 semaines après la piqûre du moustique. Donc, une crise de malaria est possible même après le retour à la maison. Des épisodes de malaria peuvent également réapparaître plusieurs années plus tard.
Prévention
Si vous voyagez dans un pays où sévit la malaria, protégez-vous en prenant un médicament prévenant l'infection. Ce médicament est disponible seulement sur ordonnance. Voyez votre médecin avant le départ.
Aucun médicament ne prévient à « 100 % » la malaria. À destination, faites de votre mieux pour éviter les piqûres de moustiques. Si cela est possible, évitez les activités de plein air en soirée, durant la nuit ou au lever du soleil. Durant ces périodes, évitez tout parfum ou lotion après rasage et optez pour des vêtements longs et clairs. Appliquez sur la peau découverte une lotion antimoustique à concentration de DEET inférieure à 35 %. Si les moustiquaires de votre chambre sont endommagées, exigez un filet moustiquaire au-dessus de votre lit. Insérez-le sous le matelas au coucher.
Pour plus d'informations :
Information essentielle aux Canadiens à l'étranger
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