Le virus du Nil occidental
Description
Le virus du Nil occidental (VNO) est connu depuis 1937, date à laquelle il a été isolé pour la première fois dans le sang d'un patient de la région West Nile en Ouganda. Il s'agit d'un virus du même groupe que celui de l'encéphalite japonaise. Il se transmet par piqûres de moustiques et on le rencontre un peu partout dans le monde. Plusieurs espèces d'oiseaux servent de réservoir animal. Le virus a été, dans le passé, la cause d'éclosions dans plusieurs pays d'Afrique, de l'Asie de l'Ouest, du Moyen-Orient et de l'Europe.
En Amérique, le virus s'est manifesté pour la première fois à la fin de l'été 1999 dans la région métropolitaine de la ville de New York. On avait alors répertorié 62 cas d'encéphalite et 7 décès. En octobre 2000, le département de santé de la ville de New York a procédé à une étude chez des gens de plus de 5 ans habitant le quartier le plus touché par l'encéphalite du Nil occidental. Cette étude a révélé la présence d'anticorps (signe que la personne avait été exposée au virus) chez 2.6 % de la population. La plupart de ces personnes rapportaient n'avoir eu aucun symptôme particulier, sinon un rhume bénin.
Au Canada, le virus a fait son apparition à l'été 2001. Des oiseaux et insectes infectés ont été identifiés par la suite dans quelques provinces. Quelques cas seulement d'humains infectés ont été diagnostiqués en 2002. La plupart des provinces ont maintenant élaboré des systèmes de surveillance.
Il est estimé que seulement 20 % des gens infectés développent des symptômes associés au rhume. Seulement 1 % des gens infectés développent une maladie grave telle l'encéphalite. Les personnes âgées constituent un groupe plus vulnérable. D'ailleurs, 60 % des gens atteints lors de l'éclosion survenue à New York étaient âgés de 65 ans ou plus.
Transmission
Le virus du Nil occidental se transmet aux humains et aux animaux par la piqûre d'un moustique. Le virus se loge dans les glandes salivaires du moustique lorsqu'il se nourrit de sang d'oiseaux infectés. Plusieurs espèces d'oiseaux peuvent être atteintes. Toutefois, la famille des Corvidae, qui inclut les corneilles et les geais bleus, est particulièrement sensible à cette maladie. C'est pourquoi au Canada, les autorités sanitaires recensent le nombre de ces oiseaux retrouvés morts et font des prélèvements sanguins comme méthode de surveillance du virus.
Les informations les plus récentes nous démontrent que le virus peut être aussi transmis par le sang, la transplantation d'organes, la grossesse et l'allaitement. Le virus ne se transmet pas par contact d'une personne à l'autre. Il est impossible de l'attraper en embrassant une personne infectée ou en soignant un patient porteur du virus. Rien n'indique qu'il se transmet d'un oiseau ou d'un animal infecté à une personne. Il est à noter que l'encéphalite du Nil occidental est une maladie saisonnière parce qu'elle dépend de la présence des moustiques. Au Canada, une éclosion risque le plus de se produire à la fin de l'été ou à l'automne.
Symptômes
La maladie débute en général de façon soudaine. Le patient présente une fièvre d'une durée de 3 à 5 jours pouvant être accompagnée des symptômes suivants :
- maux de tête sévères;
- éruption cutanée, généralement à l'abdomen;
- douleurs aux yeux;
- enflure des ganglions;
- malaises gastro-intestinaux;
- faiblesse musculaire;
- douleurs musculaires.
Les symptômes se manifestent environ 5 à 15 jours après la piqûre. Dans la plupart des cas, l'infection demeure asymptomatique ou cause un syndrome grippal bénin. Plus rarement, et particulièrement chez les personnes âgées, l'infection peut être plus sérieuse et causer une encéphalite ou une méningite, avec ou sans faiblesse musculaire.
Traitement
Il n'existe pas de traitement spécifique ni de vaccin pour cette maladie. Les données actuelles suggèrent qu'il est impossible d'attraper ce virus plus d'une fois : la maladie confère une immunité à vie. Le traitement est limité au support du patient, selon son état. Un vaccin est actuellement en développement.
Diagnostic
Le diagnostic se fait par un test sanguin spécifique. On effectue habituellement deux prélèvements, à un intervalle de 14 à 21 jours. À des fins de surveillance, on considère comme suspecte toute personne qui se présente avec :
- une maladie fébrile aiguë.
- les signes d'une encéphalite virale.
- un état mental altéré ou une faiblesse musculaire.
- aucun autre agent infectieux identifié.
Cette définition exclut les cas de méningite virale sans encéphalite. Tout cas suspect ou confirmé d'encéphalite doit être signalé sans délai à la Direction de la santé publique.
Prévention
Voici quelques moyens simples de diminuer les risques de contracter la maladie :
- Porter des vêtements longs et pâles, de même qu'un chapeau et des chaussures, mais éviter les sandales;
- Appliquer un insectifuge à base de DEET ou d'icaridine sur la peau exposée;
- Rester dans des endroits munis de moustiquaires ou dans des lieux fermés et climatisés;
- Éviter d'être exposés aux insectes aux moments où ils sont les plus actifs, soit au lever et au coucher du soleil;
- Éliminer l'eau stagnante où les moustiques prolifèrent (p. ex. enlever l'eau sur la toile de la piscine, nettoyer régulièrement les gouttières).
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